Trouvée dans "Aperçu sur l'Histoire de Bazas depuis les origines jusqu'à la Révolution" par Jean-Roger d'ANGLADE aux éditions "Les amis du Bazadais", 1987
"Si l'influence du clergé féodal de Bazas a préparé, disions-nous, un pape à l'Eglise en la personne de Bertrand de Goth, notre magistrature locale a formé, d'autre part, un Premier Président qui a illustré le Parlement de Toulouse pendant les guerres civiles du XVIème siècle. Je veux parler de Jean de Mansencal, né à Bazas, fils d'un lieutenant-civil de notre Présidial, et mort à Toulouse en 1563(1). Comparer Mansencal au chandelier Michel de l'Hôpital, ne serait pas un excès d'honneur pour notre magistrat bazadais. Au hasard, prenons dans sa vie une anecdote qui mette en relief l'indépendance de son caractère et le respect dont il entourait sa haute profession :
Le Prince de Condé, nommé Gouverneur de Languedoc, faisait son entrée à Toulouse. Mansencal fut invité à lui présenter ses devoirs. C'était déroger à la coutume d'après laquelle le Gouverneur était tenu de devancer le Premier Président. Mais, en l'espèce, le Gouverneur étant prince de sang, paraissait avoir droit à des égards exceptionnels. Mansencal refusa d'innover et se retrancha derrière les prérogatives de sa charge. Le Parlement et la suite du Prince négocièrent, mais sans résultat. Enfin, un expédient fut imaginé : Le Gouverneur et le Premier Président sortiraient chacun de leur hôtel à la même heure, avec leur escorte, et se rencontrant sur la place publique se diraient l'un à l'autre : "Monsieur, j'allais chez vous." Ainsi, le litige était tranché en fait, sans qu'on eut touché au principe. Le portrait de Mansencal orne aujourd'hui la chambre dorée de la cour d'appel de Toulouse, mais à Bazas son nom même est oublié."